vendredi 5 juillet 2013

Etape 12 ***** : Serre-Chevalier - Grenoble 124km




Mercredi 26 juin

Cette journée était censée être la journée apothéose de mon retour, avec le passage du col du Lautaret, à 2080m.
En réalité, la forme physique étant là, la météo étant plutôt favorable, j'ai encore plus corsé cette journée par une grimpette du col du Galibier, pour mon seul plaisir... rendant cette journée à mes yeux fabuleuse et aboutie !


Ce mercredi 26 juin commença par un check-in complet du vélo : une descente de près de 80km m'attendait, et il fallait être sûr à 100% de la viabilité du vélo.

Ceci dans une fraicheur matinale. L'auberge de jeunesse de Serre-Chevalier ne proposant pas de petit déjeuner, je le pris dans le premier village traversé, au Monêtier-les-Bains, à 6km, au pied véritable du col du Lautaret (auparavant ce n'est qu'un long léger faux plat d'ailleurs).

Entre Serre-Chevalier et le Monêtier

Vue du Monêtier les Bains. Au fond le massif du Galibier.


Une nouvelle fois, la montée se fait dans un décor splendide: la vallée de la Guisane. Sur une route large et sans véritablement d'épingle à cheveu, sauf dans la partie finale. La montée est crescendo et vraiment régulière : d'abord en faux plat, la route monte progressivement, et dans des pentes acceptables ne dépassant jamais 6%, une montée dans laquelle il est assez facile de trouver son rythme de croisière. Avec un vent tournant, mais plutôt favorable.

Dans ce col, il est très facile d'avoir des points de repère : non seulement on y trouve des bornes kilométriques spécialement pour les cyclistes ce qui est d'un certain soutien moral, mais surtout on a en vue en permanence le fond de vallée et un tunnel, à quelques hectomètres du col.

La vallée de la Guisane, vue sur l'amont

La vallée de la Guisane vue sur l'aval

A 2km du col



Arrivé au col du Lautaret par une moyenne de 11km/h environ, par un franc soleil quoi qu'un peu frais dû à l'altitude, en sirotant un coca, j'hésite...

Au col du Lautaret

Le début de la route du Galibier


... Soit je redescends directement vers Grenoble, soit je décide avec un brin de folie de grimper le mythique col du Galibier à 8km de là, en sachant que l'occasion de repasser par là en vélo ne se représentera peut-être pas de si tôt. Alors, malgré mes 20kg de bagages, une analyse de la météo qui me faisait dire que la météo et surtout le vent étaient favorables, et en jugeant ma forme physique plutôt bonne... je me décide à gravir jusqu'aux 2640m du Galibier !

Je dois bien dire qu'en attaquant le Galibier, je m'aventurais sur une route sur laquelle l'hypothèse d'atteindre le sommet était aléatoire... une météo changeante, un vent trop fort, ou une méforme... et le demi-tour descente aurait été le plus sage afin de ne pas compromettre la fin du périple. Rien ne m'obligeait à faire le Galibier, après tout...

Mais quel paysage !
Cette montée, à flanc de montagne et très escarpée, est magnifique ! Qui plus est, à partir de 2300m, le manque d'oxygène commence à se faire sortir, et par ce fait, le paysage est encore + sublimé.


Lacets du Galibier et du Lautaret, vers 2200m

Les premières neiges sur le bas côté, vers 2250m

Route à flanc de montagne

Paysage vers 2400m

La vallée de la Guisane, vers 2400m

Le col, droit devant !

Je grimpe tranquillement jusqu'à la stèle Henri Desgranges à 2550m, à une moyenne de 6,5 km/h. Encore une fois, la vitesse m'était anecdotique: ce que je voulais, c'était arriver en haut.

Stèle Henri Desgranges, à 2550m

Arrive alors le dernier kilomètre, terrible, affreux, qui fait le mythe du Galibier... Les derniers hectomètres se font à + de 12% de moyenne !

Je continuai à grimper, mais je crois que jamais je n'ai éprouvé autant de difficulté et une telle satisfaction à franchir un col... les 200 derniers mètres furent épiques : froid, fort vent glacial de face, grosse pente, manque d'oxygène, et sauf sur la toute fin, aucun repère réel sur le col, situé dans une épingle à cheveu... avec mes 20kg de bagages, j'atteignais péniblement sur les derniers décamètres la vitesse de 3 km/h... mais quel bonheur d'arriver au sommet !

Photos prises à 250m du col




Sous les yeux médusés de touristes hallucinés de voir mon vélo chargé de bagages arriver au sommet, qui m'applaudirent...

Je ne regrette rien, le paysage fut exceptionnel, et chose rare, je touchai de la neige en saison estivale !

Au col du Galibier



Lacets depuis le haut du Galibier. Sur la droite la stèle Henri Desgranges, et le refuge du Galibier.


Je restai environ 15 minutes au sommet, dans un froid polaire et bien couvert, avant de redescendre au col du Lautaret 8km plus bas, couvert du mieux que je pouvais et dans un froid qui m'aurait rappelé un mois de février...

Retour au col du Lautaret




Au col du Lautaret, pause restauration qui commença par un plat montagnard, avant d'attaquer la belle descente du col du Lautaret vers Grenoble, qui s'effectue sur une route large, et généralement très belle. Du Lautaret, c'était 70km de descente, jusqu'à Vizille, qui m'attendaient, avec seulement 2 petites côtes et 15km de plat (vers Le Bourg d'Oisans) pour altérer cette descente qui sincèrement, s'apparentait un peu à une descente sans fin, avec un dénivelé négatif de 2400m. De surcroît dans des gorges ou des combes parfois très étroites. Commencée avec bonnet et écharpe, au fur et à mesure de la descente je me dévêtais pour retrouver une tenue cycliste plus estivale.

Descente du Lautaret, vers Villars d'Arène

Le barrage du Chambon

Combe de Malaval, un peu en amont du Bourg d'Oisans

Le Bourg d'Oisans

Paysage vers le Bourg d'Oisans


Sur une route pénible entre Le Bourg d'Oisans et Vizille car très passante, à une heure de pointe. Après Vizille, jusqu'à Grenoble, le paysage devint industriel, manquant d'intérêt tourististique, mais au moins en retrouvant des routes cyclables ou secondaires à faible circulation.

Vizille

Et une fois arrivé à Grenoble - Echirolles pour être précis -, pour la première fois depuis le départ de Dijon, j'avais des crampes, et une belle séance d'étirements s'imposait !

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